L’argent inspire et nourrit l’imaginaire des artistes depuis l’Antiquité et ses représentations souvent critiques ont beaucoup évolué au fil des siècles. Certaines œuvres ont parfois même défrayé la chronique. Si certains artistes génèrent ou ont généré beaucoup d’argent grâce à leur art, d’autres ont parfois frôlé la misère. Quels sont les liens qui unissent l’art et l’argent ? L’art et l’argent sont-ils antinomiques ?
Vous pouvez retrouver les photos de certaines des œuvres mentionnées dans cet épisode ici.
Tout comme l’art, la monnaie a commencé à avoir une valeur fiduciaire, c’est-à-dire basée sur la confiance, à partir du 20e siècle.
En effet, pour celles et ceux qui ne le savent pas, la monnaie des banques centrales n’est plus indexée sur les réserves d’or. Et la valeur de la monnaie dépend aujourd’hui de sa valeur faciale et non plus de son poids en métaux précieux. Elle repose donc en grande partie sur la confiance de ses utilisateurs envers l’organisme qui l’émet, qui est normalement le gouvernement ou la banque centrale du pays concerné.
Savez-vous d’ailleurs que les pièces de monnaie actuelles ne sont pas composées avec les mêmes métaux ? Les pièces de deux euros sont composées de nickel et de cuivre. Les pièces d’un euro de cuivre, de zinc et d’aluminium. Les pièces d’un, de deux et de cinq centimes d’acier et de cuivre, et les pièces de 10, 20, et 50 centimes de cuivre, de zinc et d’aluminium.
Cet aparté terminé, revenons au lien entre art et argent. Au moment où ces changements monétaires se mettent en place, la manière d’estimer la valeur d’une œuvre d’art va évoluer. Elle ne va plus être basée sur des critères d’esthétisme, sur les matériaux utilisés ou sur le temps passé par l’artiste pour la réaliser mais sur quelque chose de beaucoup plus irrationnel, à savoir le désir des collectionneurs pour l’œuvre, la cote de l’artiste et sur les moyens de communication.
Cela va commencer vers la fin du 19e siècle, avec l’arrivée des impressionnistes qui vont révolutionner le marché de l’art. D’abord critiqué et même moqué en France, l’art impressionniste va rencontrer un franc succès aux Etats-Unis grâce à Paul Durand-Ruel, le galeriste et marchand d’art qui a fait la renommée de peintres comme Monet, Renoir et Degas. Pour faire connaître ses artistes et les sauver de la misère, il va demander l’exclusivité de leur travail contre une rente mensuelle. Il va envoyer leurs œuvres dans des expositions dans le monde entier, il va créer des revues artistiques, s’associer aux investisseurs et aux banques pour financer les œuvres et créer un réseau de galeries à l’international.