Il y a des mots et des phrases entendues dans notre enfance qui nous marquent à jamais.
Ma grand-mère paternelle m’appelait Pépette. Il y a quelques mois, j’ai recherché l’origine de ce surnom. Le terme est une manière affectueuse de désigner une petite fille. Avec une orthographe légèrement différente et au pluriel, pépètes, c’est aussi une expression populaire pour désigner l’argent.
“Je voterai pour Raymond Barre car quand il était au pouvoir, il y avait des sous dans la caisse”, avait-elle dit un jour. Elle tenait la caisse d’une boulangerie-pâtisserie. Allez savoir pourquoi cette phrase a résonné dans les oreilles de l’enfant que j’étais et je m’en souviens encore aujourd’hui. L’argent était une préoccupation pour elle comme pour beaucoup de Français.
Il est probable que des personnes désabusées par la politique choisissent de ne pas voter ou de voter blanc aujourd’hui, premier tour des élections présidentielles.
Voter avec son porte-monnaie est une autre manière de faire entendre sa voix. Nous sommes passés de consommateurs à consom’acteurs et chaque achat est un peu comme un bulletin de vote glissé dans l’urne. Nous pouvons boycotter une marque ou une entreprise si ses valeurs nous insurgent, et choisir par exemple d’encourager les commerces de proximité à fort impact social.
Ce n’est jamais l’argent le problème. C’est ce que nous choisissons d’en faire.
A titre individuel, nous avons la possibilité de changer la donne, de choisir le type de société que nous souhaitons construire, même si les gouvernements en place nous font croire le contraire et tentent de nous maintenir dans la peur et la passivité. L’économie a besoin de nous. Adoptons des comportements d’achat conscients et choisissons de nous servir de ce formidable pouvoir.A force de poursuivre des buts, il arrive que nous options pour une forme de fuite. Si certaines fuites peuvent nous sauver la vie, la fuite de nous-même peut nous coûter très cher.
Alors, posons-nous la question : après quoi courons-nous ? Après le succès, l’approbation, la reconnaissance, la sécurité, l’argent, le temps, l’amour, la beauté, la jeunesse ?
Dans la plupart des cas, c’est une perte de temps et d’énergie. C’est notre propre approbation, notre propre reconnaissance, notre propre amour, notre jeunesse et notre beauté intérieures qu’il nous faut connecter.
Notre ego peut se satisfaire de symboles de réussite, pas notre coeur. La sécurité permanente n’existe pas. Dans le temps, ce qui compte vraiment est l’instant présent et courir après l’argent ne rend jamais heureux.
Des chercheurs ont démontré que les personnes qui dépensent de l’argent pour aider d’autres personnes sont nettement plus heureuses que celles qui dépensent leur argent pour elles-mêmes.
Notre pourquoi est une puissante source de motivation qui insuffle de la passion dans ce que nous faisons. Il est donc essentiel d’identifier pourquoi nous voulons plus d’argent.
Comment cet argent va contribuer à déployer notre puissance de réalisation et notre estime personnelle ?
Le rythme effréné de nos sociétés discrimine la lenteur et le silence. Et si nous prenions l’habitude de faire des pauses régulières pour prendre notre pouls, nous connecter à notre pourquoi et écouter ce que désire vraiment notre coeur ?