Il y a des mots et des phrases entendues dans notre enfance qui nous marquent à jamais.
Ma grand-mère paternelle m’appelait Pépette. Il y a quelques mois, j’ai recherché l’origine de ce surnom. Le terme est une manière affectueuse de désigner une petite fille. Avec une orthographe légèrement différente et au pluriel, pépètes, c’est aussi une expression populaire pour désigner l’argent.
“Je voterai pour Raymond Barre car quand il était au pouvoir, il y avait des sous dans la caisse”, avait-elle dit un jour. Elle tenait la caisse d’une boulangerie-pâtisserie. Allez savoir pourquoi cette phrase a résonné dans les oreilles de l’enfant que j’étais et je m’en souviens encore aujourd’hui. L’argent était une préoccupation pour elle comme pour beaucoup de Français.
Il est probable que des personnes désabusées par la politique choisissent de ne pas voter ou de voter blanc aujourd’hui, premier tour des élections présidentielles.
Voter avec son porte-monnaie est une autre manière de faire entendre sa voix. Nous sommes passés de consommateurs à consom’acteurs et chaque achat est un peu comme un bulletin de vote glissé dans l’urne. Nous pouvons boycotter une marque ou une entreprise si ses valeurs nous insurgent, et choisir par exemple d’encourager les commerces de proximité à fort impact social.
Ce n’est jamais l’argent le problème. C’est ce que nous choisissons d’en faire.
A titre individuel, nous avons la possibilité de changer la donne, de choisir le type de société que nous souhaitons construire, même si les gouvernements en place nous font croire le contraire et tentent de nous maintenir dans la peur et la passivité. L’économie a besoin de nous. Adoptons des comportements d’achat conscients et choisissons de nous servir de ce formidable pouvoir.